Découverte d’un cépage rare et confidentiel
En tant que passionné d’œnologie, j’ai récemment eu l’occasion de découvrir un cépage rare et confidentiel : le mollard. Ce cépage, originaire de la région Auvergne-Rhône-Alpes, est peu connu du grand public mais mérite pourtant toute notre attention. Dans cet article, je vous propose de partir à la découverte de ce cépage singulier et de ses caractéristiques uniques.
Origine et histoire du cépage mollard
Le mollard est un cépage ancien, dont les premières mentions remontent au XVIIIe siècle. Selon les recherches menées par l’ampélographe Pierre Galet, ce cépage serait originaire de la région de l’Isère, en particulier des communes de Saint-Marcellin et de Tullins (source). Le mollard a longtemps été cultivé dans cette région, avant de connaître un déclin progressif au cours du XXe siècle, concurrencé par des cépages plus productifs et plus faciles à cultiver.
Aujourd’hui, le mollard est devenu un cépage confidentiel, avec seulement quelques hectares encore en production. Selon les chiffres de l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO), la surface plantée en mollard en France était de seulement 5 hectares en 2019 (source). Malgré cette rareté, quelques vignerons passionnés continuent de cultiver ce cépage, convaincus de son potentiel qualitatif.
Caractéristiques ampélographiques du mollard
Le mollard est un cépage à petites grappes et à petits grains. Selon l’ouvrage « Cépages et vignobles de France » de Pierre Galet, les grappes de mollard sont cylindriques, compactes et ailées, avec des grains sphériques de couleur noir bleuté (source). Les feuilles sont de taille moyenne, orbiculaires, entières ou légèrement trilobées.
Le mollard est un cépage vigoureux, qui a besoin d’être maîtrisé par une taille courte et un palissage adapté. Il est sensible à l’oïdium et au mildiou, deux maladies cryptogamiques qui peuvent affecter la vigne. Selon une étude menée par l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV), le mollard présente également une sensibilité moyenne à la pourriture grise (source).
Caractéristiques œnologiques des vins de mollard
Les vins issus du cépage mollard présentent des caractéristiques organoleptiques uniques. Selon mes dégustations, les vins de mollard présentent une robe rouge rubis profond, avec des reflets violacés. Au nez, on retrouve des arômes intenses de fruits noirs (cassis, mûre), ainsi que des notes épicées (poivre, réglisse) et une touche végétale (sous-bois, feuille de cassis).
En bouche, les vins de mollard se caractérisent par une structure tannique marquée, qui leur confère une bonne aptitude au vieillissement. L’acidité est généralement élevée, ce qui apporte de la fraîcheur et de la vivacité aux vins. Selon une étude menée par l’Institut Universitaire de la Vigne et du Vin (IUVV) de Dijon, les vins de mollard présentent également une bonne aptitude à la garde, pouvant se bonifier pendant 5 à 10 ans (source).
Accords mets-vins avec les vins de mollard
Les vins de mollard se marient parfaitement avec des plats de caractère, qui peuvent supporter leur structure tannique et leur intensité aromatique. Selon mon expérience, voici quelques accords mets-vins particulièrement réussis avec les vins de mollard :
- Gibier à plumes (canard, pigeon) rôti ou en sauce
- Viandes rouges grillées ou en sauce (bœuf, agneau)
- Fromages à pâte pressée cuite (Comté, Beaufort)
- Desserts au chocolat noir ou aux fruits rouges
Domaines viticoles produisant des vins de mollard
Malgré sa rareté, il existe encore quelques domaines viticoles qui produisent des vins de mollard. Parmi les plus réputés, on peut citer :
- Le Domaine de la Tourraque, situé à Tullins dans l’Isère, qui produit une cuvée 100% mollard élevée en fûts de chêne pendant 12 mois.
- Le Domaine de la Taille aux Loups, situé à Saint-Marcellin dans l’Isère, qui propose une cuvée de mollard en assemblage avec du gamay et de la syrah.
- Le Domaine des Entrefaux, situé à Chavanay dans la Loire, qui produit un vin de mollard en agriculture biologique, élevé en cuve pendant 6 mois.
Ces domaines, par leur travail passionné et leur attachement à ce cépage rare, contribuent à préserver et à faire connaître le mollard auprès des amateurs de vins.
Le mollard, un cépage d’avenir ?
Malgré sa rareté et sa confidentialité, le mollard semble avoir de beaux jours devant lui. En effet, face aux défis du changement climatique et à la demande croissante des consommateurs pour des vins originaux et authentiques, les cépages rares comme le mollard pourraient trouver un nouveau souffle.
Selon une étude menée par l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA), le mollard fait partie des cépages qui pourraient être mieux adaptés aux conditions climatiques futures, grâce à sa résistance à la sécheresse et à sa capacité à produire des vins de qualité même dans des conditions de stress hydrique (source).
De plus, le mollard pourrait bénéficier de l’engouement actuel des consommateurs pour les vins de terroir, exprimant l’identité d’un lieu et d’un savoir-faire. Avec son histoire ancienne et son lien étroit avec la région de l’Isère, le mollard a tous les atouts pour séduire les amateurs de vins en quête d’authenticité et de singularité.
En tant que professionnel de l’œnologie, je ne peux que vous encourager à partir à la découverte de ce cépage rare et confidentiel qu’est le mollard. Que ce soit lors d’une dégustation chez un caviste ou directement chez un producteur, n’hésitez pas à vous laisser tenter par les arômes intenses et la structure unique des vins de mollard. Vous découvrirez ainsi un pan méconnu mais passionnant du patrimoine viticole français.